• Plus de mille huit cents heures, c'est le temps que j'ai passé, dans des ateliers de développement personnel et à des travaux personnels dans le domaine.

    J'ai tenté d'en parler, mais à chaque fois, rapidement j'entends : « Moi, je suis guérisseur ! ». Ainsi, à Damanhur, il y a beaucoup de guérisseurs. Et quand je parle de mon désir d'utiliser mes connaissances ici, je me vois répondre, invariablement : « Tu dois faire l'école de guérisseuse », avec, mais c'est ce que je perçois peut-être de derrière ma blessure de rejet, un petit côté « Tu n'es pas des nôtres, tu comprendras peut-être plus tard l'immense différence ! ». C'est comme quand j'étais petite, je détestais m'entendre dire « tu comprendras quand tu seras grande ! ». L'école de Damanhur serait donc, la seule, l'unique, et toutes les autres ne compteraient pas. Mon chemin personnel, qui vaut selon moi les autres chemins, n'aurait ici plus aucune valeur ? Je ne veux pas croire cela.

    Alors, puisque je n'ai pas perdu ma plume, enfin mon clavier, je vais vous décrire ma philosophie de guérisseuse et ainsi, vous pourrez apprécier et peut-être me dire si cette manière de « soigner » pourrait aussi être un peu damanhurienne.

    Je viens de l'école « Écoute ton corps » et je vais en décrire les principes de base. L'être humain est venu sur terre pour évoluer, pour guérir des blessures, pour aller toujours plus vers la lumière. Il a choisi son père et sa mère, parce qu'ils avaient les caractéristiques, pour ne pas dire les blessures, que lui-même a choisi de « travailler », dans cette vie. Le choix se fait, dans le monde des âmes, avec un guide.

    Les cinq blessures de base sont le rejet, l'abandon, l'injustice, la trahison et l'humiliation. L'enfant grandit et en se confrontant à ses parents, à sa famille, à son entourage, les blessures commencent à se révéler.

    Très jeune, l'enfant, pour ne pas sentir les blessures va se forger des masques. Ainsi, s'il souffre de rejet, il sera fuyant. C'est le genre de personne qui, même si elle est en face de vous, vous donne l'impression de ne pas exister. Si l'enfant souffre d'abandon, il deviendra dépendant. Son plus grand besoin sera l'attention des autres, il vous vampirise tellement il veut votre attention. Ce sont les deux blessures de base. Un peu plus tard, la blessure d'injustice verra l'enfant se forger un masque de rigidité. Là, la personne aura sans cesse besoin de dire juste ou faux, de se sécuriser dans des règles claires. La blessure de trahison mettra un masque de contrôlant, toujours en train de s'assurer que c'est elle qui décide, que personne d'autre n'a le pouvoir sur elle. Et puis la blessure d'humiliation se cachera sous le masque de masochiste. Ici, elle peut en prendre, même pas mal... Et elle fait tout pour que tout le monde soit heureux, et elle s'oublie. En général, nous avons chacun plusieurs blessures, une des blessures selon la situation ou le moment, sera beaucoup plus active.

    Quelle est ma manière de travailler, enfin j'aime dire d'aider l'autre à trouver ses propres réponses, à prendre conscience de ses blessures ? Il y a d'abord la morphopsychologie, cette technique qui permet, selon les formes du corps de détecter les blessures, non seulement les formes, mais aussi la manière de parler, les mots utilisés, la manière de se mouvoir, la manière de se nourrir.

    Nous considérons que nous avons à la base, un corps mental, où peut exister le chaos, mais aussi où se trouve l'outil de notre pouvoir, un corps émotionnel et un corps physique, qui font partie de notre monde physique. Ainsi le corps parle, parce le corps est le temple de l'âme qui se trouve dedans. Lorsque la personne a une manière de penser, une croyance, une peur qui n'est pas bonne pour elle, son corps va le lui signaler en dysfonctionnant. Le corps sait comment être un corps. Lorsque l'âme qui l'habite a quelque chose à apprendre qu'elle ignore encore, le corps envoie un message. La manifestation commence dans le mental, puis dans l'émotionnel et si la personne n'a toujours pas réagi, cela va se manifester dans son corps physique.

    Lorsque l'âme a compris le message, le corps peut à nouveau fonctionner « normalement ». Autrement dit, les malaises, maladies sont des signaux du corps et lorsque le message est perçu, le corps sait se guérir. Même les médecins vous le diront, pour le même problème, aucun patient ne réagit la même chose, il y a des guérisons extraordinaires et dans d'autres cas des problèmes sans fin. Ils disent aussi qu'ils font leur travail et après c'est le corps qui agit.

    Mais gardons à l'esprit que depuis que la mort existe, nous ne sommes pas à l'abri!

    Quelques pistes de ce que nous appelons métaphysique. Bien entendu, seule la personne elle-même découvrira, lors d'une séance, sa problématique propre, ce ne sont là que des exemples :

    Un mal de tête chronique peut signifier une activité mentale excessive.
    Conseil : calmer le mental par de la méditation, choisir des activités créatives, où tout l'être est centré sur ce qu'il fait.

    Un problème lié aux organes génitaux chez la femme peut lui indiquer que sa relation à l'homme, mais aussi à la maternité mériterait d'être revue. Le ventre, deuxième chakra est aussi le lieu où l'on crée sa vie !
    Conseil : Revisiter sa vie de femme et sa vie de mère, voir si des désirs, voire des besoins ne sont pas satisfaits. Y pallier.

    Des jambes douloureuses ou des problèmes aux jambes qui vous permettent d'aller quelque part, vous demandent de revoir la direction que vous avez choisie, pas le choix lui-même mais plutôt la raison ou votre manière de penser par rapport à ce choix.
    Conseil : Comme votre corps vous le dit, arrêtez-vous et regardez de plus près, écoutez vos petites voix intérieures qui ont quelque chose à vous dire.

    Un problème de peau : elle est ce qui vous permet le contact avec l'autre, avec les autres. Elle représente aussi l'image que vous vous faites de vous-même. Voulez-vous éloigner l'autre par une peau que l'on aime pas regarder ? Avez-vous peur d'être touché ? Au propre et au figuré?
    Conseil : Que pensez-vous de votre image ? Vous aimez-vous comme vous seul-e devriez être capable de vous aimer?

    Vos mains vous font souffrir : que faites-vous ? Y a-t-il quelque chose que vous faites et qui n'est pas en accord avec votre être profond ? Dans les domaines professionnel, privé, intime?
    Conseil : La main est l'outil par excellence de l'homme, aimez-la, et ce conseil est valable pour tout malaise ou maladie, l'amour inconditionnel de soi-même, de tous les êtres, de la vie.

    J'arrête là mes exemples qui ne sont que des exemples, des généralités et non des réponses à chaque cas particulier.

    Pour devenir conscient, de plus en plus conscient, pour dépasser ses peurs, guérir ses blessures, l'élément de base est la conscientisation, mot inventé qui veut dire devenir capable, devant chaque expérience, de se regarder, de voir où vous en êtes, si vous avez mis un masque parce que la blessure fait trop mal, si vous êtes capable de tenter de ne pas mettre le masque et de sentir la blessure, la visiter, commencer à la soigner, aller vers la guérison.

    Maintenant quels sont les outils pour guérir ces blessures et retrouver ou redevenir l'être merveilleux que vous êtes?

    Le miroir, comme outil de croissance, comme tout est miroir ! Utiliser chaque événement, chaque réaction, chaque confrontation comme un signal, une flèche sur l'endroit à améliorer. L'autre m'énerve parce qu'il est, selon moi trop perfectionniste ? En quoi suis-je perfectionniste ? Ou a contrario quand est-ce que je bâcle parce que cela m'ennuie!

    Le décodage de malaises / maladies, qui est une technique de questions / réponses qui a pour but de découvrir la croyance ou le peur qui se cache derrière.

    L'observation, comme si vous deveniez le cameraman de votre vie, vous n'êtes pas le problème, vous n'êtes pas la maladie, vous observez que, pour le moment, vous avez une difficulté avec tel ou tel sujet.

    L'acceptation, maître mot pour une évolution, accepter chaque instant comme il est, accepter que vous en êtes là, accepter lorsque vous n'êtes pas encore capable.

    L'abandon, technique permettant de libérer et de transformer des tensions émotionnelles, mentales ou physiques qui amène à découvrir l'utilité inconsciente des malaises et les messages qu'ils renferment sans avoir recours à l'analyse et l'intellect.

    La lumi-énergie qui est un traitement visant à rétablir une circulation énergétique fluide dans le corps. L'intervenant partage les blocages qu'il a perçus et explore les avenues possibles pour y remédier.

    La régression consciente qui est une détente dirigée profonde ayant pour but de découvrir votre raison d'être, le but de votre incarnation et pourquoi vous avez choisi vos parents.

    Et petit à petit, vous enlèverez les couches, comme un artichaut, pour aller toujours plus vers votre essence, vers le coeur de tout. Vous allez rééduquer ces parties de vous-même, comme j'ai moi-même ramené au présent des petites Christiane en colère, triste, impuissante qui étaient restées accrochées dans le passé. Vous les laisserez exprimer tout ce qu'elles n'ont pas pu exprimer.

    Avec le temps, je suis parvenue de plus en plus à vivre dans le moment présent, là où est ma vraie place. De plus en plus, pas toujours...

    Voilà, suis-je guérisseuse ? Thérapeute ? Psy quelque chose ? Cette partie de moi qui aime aider, qui aime guider, en voulez-vous ?

    Con voi.

    Christiane Kolly – 11 février 2011


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  • dam41.jpgAprès mûres réflexions, j'ai décidé que mon chemin continuerait ailleurs pour l'instant. Peut-être plus tard, si vous avez une place pour moi, ou lors de vacances, j'aurai encore la joie de vous voir.

    Maintenant je vais vous dire ce que j'ai aimé en vous.

    Albanella, j'ai aimé tes pâtes fraîches et tes travaux au crochet, mais aussi ta secrète capacité d'être une bonne amie.

    Ares, j'ai aimé la candeur de tes yeux, ton cadeau de Noël et l'amour que tu portes à ta maman.

    Aythya, j'ai aimé ta créativité bien sûr, tes couleurs et ton esprit d'entreprise.

    Cavalluccio, j'ai aimé ton coté jardin, la belle candeur dont tu es capable et ton regard direct et franc.

    Cicala, j'ai aimé ton humeur quasi toujours bonne, mais comment fais-tu ? Et la volonté de vivre que tu as !

    Dora, j'ai aimé ta beauté, ton rire et ta volonté.

    Elder, j'ai aimé parler français avec toi, ta discrétion et la connivence que tu as si aimablement partagée avec moi.

    Fringuello, une âme soeur je pense, j'ai aimé ton énergie extraordinaire, ta capacité de donner sans compter, et ta belle voix grave.

    Gibbone, j'ai aimé les objets que tu crées, ta galanterie et peut-être même ton côté macho qui aime bien se faire servir et qui paie pour cela.

    porta della lunaLemming, l'homme que beaucoup de femmes prennent comme exemple de mari, j'ai aimé ton incommensurable serviabilité, ton humeur égale, ta non moins incommensurable gentillesse.

    Lemure, j'ai aimé tes clins d'oeil, ta réserve et ton amour pour ta femme.

    Lontra, merci, tu m'as fait rire souvent, oui j'ai aimé le clown, mais aussi la profondeur de l'homme qui se cache derrière, sa culture et sa bonne éducation.

    Lorenzo, j'ai aimé tes beaux yeux, ton intelligence et tes perfections. N'oublie pas d'être imparfait, n'oublie pas d'être un enfant.

    Naga, j'ai aimé tes beaux yeux aussi, ton côté guérisseuse, ta discrète volonté de propreté dans la maison.

    Orango, l'homme invisible, j'ai aimé tes couleurs, tes histoires drôles, la couleur de tes cheveux.

    Pinguino, ma soeur, j'ai aimé ta grande générosité, ta serviabilité, et ton grand coeur.

    Spigola, j'ai aimé la douceur de ta peau quand tu m'embrassais, ton parfum et ta démarche de reine.

    Stella, oui, je porterai souvent mes perles. J'ai aimé ta coiffure d'égyptienne, ta capacité de communiquer clairement, ton côté pythie.

    Sterna, j'ai aimé ton cadeau de Noël, ta discrète sollicitude, le choix minutieux de tes aliments. Rester une enfant c'est tentant, mais une vie de femme !

    Struzzo, j'ai aimé ton si beau côté paternel, ta discrétion et ta générosité.

    Teodoro, j'ai aimé ton goût pour le beau, tes danses et tes beaux costumes.

    Vongola, la femme la plus rapide de l'ouest, j'ai aimé ton énergie inépuisable, ton sens de la communication, ton rire de gamine.

    Voilà, je vous ai aimés et vous porterai toujours dans mon coeur.

    Con voi.

    Christiane Kolly - 30 mai 2011


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  • Ce matin, en arrivant à la cuisine, il y avait sur la table une feuille de papier: «Passer par Alice ou Fiorano, routes dégagées de la neige». Notre régente, mais oui, la cowgirl qui dégaine plus vite que son ombre... son téléphone portable, Vongola, notre ange gardien nous donnait cette précieuse information.

    Vers 9 heures, devait arriver l'équipe Newlife pour des travaux ! C'est Gordana de Croatie qui est venue, les autres avaient à faire ailleurs. Ainsi Lemming avait pensé que Gordana pourrait aller couper quelques épinards nains dans la serre pour le déjeuner, puis trier les pommes de terre qui restent et qui commencent sérieusement à envahir le local sous l'escalier à force de germer. Après, elle viendrait voir à la cuisine pour donner un coup de main, avant de retourner à Casa del Lago pour préparer le repas de midi.

    Parce qu'à Casa del Lago, c'est le changement perpétuel, ceux qui arrivent, ceux qui partent parce qu'ils ont finalement un nucleo d'attache, ceux qui reviennent pour une visite, ceux qui modifient les plans. Oui, Pinguino qui gère l'hospitalité a parfois bien du mal à savoir quelle chambre est occupée et par qui ? Ça bouge, ces newlifes et ça n'en fait parfois qu'à sa tête ! Casa del Lago, un nucleo mouvant...

    Vers midi, alors que Lemming s'apprêtait à préparer un risotto aux fruits de mer (il avait déjà coupé les oignons), quelqu'un de la santé l'appelle sur son portable. Il faut aller amener un newlife qui s'est blessé à un oeil dans le bois. Alors Lemming a laissé son risotto en plan. A croire qu'il n'y a qu'ici qu'on peut aider les newlifes en cas de problème !

    Après-midi, un jeune couple de grecs se présente à la porte, Rula et Alexandre. Ils veulent un drap de plus pour un lit. Mais oui, la blanchisserie aussi ça tourne bien. Je les accueille « Bienvenue la Grèce ». Un drap de dessous ou un drap de dessus ? Comment on le dit en italien ? Elle parle un peu italien, avec des mots d'espagnol et lui visiblement s'en sortira mieux avec l'anglais. Et puis les gestes, ça aide ! Une belle gymnastique pour l'esprit toutes ces langues, ces personnes, ces différences..

    Ce soir, Naga et Fringuello vont diner avec nos hôtes. C'est une aventure, ça parle italien mais pas tous, ça parle anglais mais pas tous, heureusement, il n'y a pas que le langage pour se comprendre. Mais pour être sur d'être compris, surtout quand il s'agit d'un service que l'on demande à la personne, il est plus prudent de faire répéter ou démontrer ce que l'autre a entendu ou croit avoir compris.

    Alors, chers damanhuriens, pour vivre vraiment l'expérience newlife, voulez-vous un changement de nucleo, pour quelques jours ?

    Christiane Kolly - 5 mars 2011


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  • Souvenir de Damanhur - Chaos  mentalChaque samedi, nous, les nouveaux citadins de newlife, allons faire de la méditation, en général à Ogni Dove. J'ai entendu dans les branches que ce n'est pas le même niveau que celle du lundi soir, c'est juste comme une introduction. Samedi dernier, il était question de la parabole des talents. Bon, je connais la version Jésus, dont la leçon est : même si tu n'as qu'un talent et que tu ne l'utilises pas, il te sera retiré !

    Ma mère me disait : "Tu as bien de la chance Christiane, tu as reçu de nombreux talents!". C'est vrai, alors si j'ai bien compris la leçon de Jésus, il s'agit de les utiliser. Ici à Damanhur, depuis que je suis arrivée, certains de mes talents semblent vraiment bien plus utiles que d'autres : J'ai ramassé les feuilles. Je balaye, je lave le sol, j'enlève la poussière des meubles, j'arrose les plantes vertes, avec qui j'ai une relation toute particulière, j'arrange les coussins, une nappe sur la table pour que ce soit joli, je suspens le linge, je plie le linge, je range le linge, à la cuisine, je marine, je pèle, je coupe, je découpe, je fais frire, je fais cuire, je dresse la table, et puis je range, je lave, j'essuie... je dois y passer bien quatre heures par jour !

    Mais que va-t-il advenir de mes autres talents ? Si je ne les utilise pas ? Vont-ils m'être retirés ? J'espère que j'ai un peu de temps pour trouver où les utiliser ici ou ailleurs !

    Parce que voilà, mon questionnement actuel, c'est l'argent, cette énergie extraordinaire qui est, selon moi, faite pour circuler... J'ai une réserve d'argent, une petite réserve... Et là j'ai ouvert le robinet, et ce sont plus de cinq cents euros par mois qui s'échappent. Et dans ma dame-jeanne personnelle, pour l'instant, il n'y a que la sortie qui soit utilisée, l'entrée demeure tristement seule, sans voir personne...

    Alors mon ego se met à me harceler, mais oui, vous savez, celui qui crée le chaos dans ma tête, celui qui croit tout savoir et que j'ai bien du mal à domestiquer, à faire taire, à calmer.

    Conversations

    • Ego : Mais tu te rends compte, tu paies cinq cents euros par mois, et en plus tu travailles quatre heures par jour, ça fait à peu près un mi-temps. En Suisse, ça vaut au minimum mille cinq cents francs par mois. Tu te fais rouler dans la farine ma veille, comme d'habitude.
    • Moi : Tais-toi, je travaille parce que je le veux bien, je ne suis pas obligée, enfin pas autant !
    • Ego : Ah tu crois ça ? Alors pourquoi on te demande : « Tu peux me faire une courtoisie, tu peux balayer l'extérieur ? » ou alors « Christiane, Gazelle est malade, peux-tu la remplacer ? »
    • Moi : Arrête, tais-toi, j'aime rendre service, j'aime être utile, je le fais volontiers.
    • Ego : Oui, tu le fais, pendant que les autres vont travailler et se font de l'argent, je te dis que tu te fais danser sur le ventre, ma vieille !
    • Moi : Tais-toi, je te dis, ils ont construit un merveilleux temple, et toutes ces maisons, et encore certainement bien d'autres choses que j'ignore.
    • Ego : Oui bien sûr, mais tu as payé cent huit euros pour les voir.
    • Moi : C'est vrai mais maintenant, à de nombreuses occasions, j'y suis retournée gratuitement. Je t'ordonne de te taire, je ne veux pas t'écouter !
    • Ego : Et comment tu vas faire quand tu n'auras plus d'euros ? Tu crois peut-être qu'ils vont te garder pour tes beaux yeux ? Ici, c'est le travail qui est précieux, et ils se le gardent. Tu as bien vu, tu as bien tenté de participer à l'amélioration de la version française du site internet, de traduire les trois premiers livres de Falco, de participer à l'organisation d'événements, rien ne bouge, ils ne veulent pas de toi ni de ton travail, ils se le gardent le travail !
    • Moi : Ils sont très occupés ! Alors j'attends qu'ils me répondent !
    • Ego : C'est cela, c'est cela... Tu as bien vu, même ceux qui sont retraités, et qui doivent bien encaisser une rente mensuelle, ils continuent de travailler. Le travail, ils se le gardent, je te dis ! Le travail rémunéré, on est d'accord, parce que pour ce qui est du travail gracieusement fait, ils sont d'une générosité sans borne.
    • Moi : Tu es mauvaise langue. Tu veux juste mettre le trouble dans mon esprit quand moi je veux croire à l'abondance, croire que si je donne, sans calcul, juste pour le plaisir de donner, je participe à la circulation de l'énergie, je fais ma part dans le donner/recevoir, et ici il y a de quoi faire.
    • Ego : Oui, tu donnes, tu fais ta part, mais tout cela, ce ne sont que des belles paroles que tu as entendues dans les cours de développement personnel. Je reviens avec ma question : que feras-tu quand ta réserve sera épuisée ?
    • Moi : Tu ferais mieux de me donner des idées pour créer le travail qui rapporte de l'argent... Je sais bien que tu veux m'aider, que tu essayes de m'éviter des problèmes, que tu veux me protéger. Pour une fois, s'il te plaît, laisse-moi avoir confiance, me dire que ça va bien aller, que je n'ai pas de soucis à me faire. Regarde les oiseaux, ils ne demandent pas ce qu'ils vont manger le lendemain, ils se nourrissent et ils continuent leur vie d'oiseaux, ils volent, ils font leur nid, ils surveillent leurs oeufs...
    • Ego : Et l'hiver ils meurent de faim !
    • Moi : Et alors, c'est leur vie d'oiseaux, ils n'ont pas peur de manquer, eux. Un jour, je me suis arrêtée avec ma voiture parce que j'ai vu un oiseau immobile au bord de la route. Il était là, presque sans vie, comme serein. J'ai d'abord eu l'idée de la prendre et de le ramener à la maison. Mais il avait l'air si digne, son oeil me fixait, semblant me dire de le laisser là. Alors je suis restée un moment à côté et puis j'ai continué mon chemin. Cet oiseau-là m'a donné une belle leçon d'acceptation.
    • Ego : Bla bla bla, admettons ! Il doit quand même y avoir quelque chose qui t'échappe, tu n'es pas chez toi ici, tu ne connais pas le fonctionnement, la mentalité italienne !
    • Moi : C'est vrai. Je vais apprendre. Laisse-moi un peu de temps, laisse-moi avoir confiance. C'est un peu de l'alchimie, il doit bien y avoir quelqu'un pour recevoir ce que j'ai à offrir, sinon pourquoi l'aurais-je appris ?
    • Ego : Là, je dois dire que tu me laisses sans voix !
    • Moi : Et bien soit ! Reste tranquille !

    Et je vous dis, une tâche quotidienne importante pour moi, en ces jours de grand chambardement, pour garder calme et sérénité, c'est bien de veiller à ce que mon égo ne prenne pas toute la place.

    Christiane Kolly - 19 janvier 2011


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  • Souvenir de Damanhur - Dans le bois sacré...Elle refait le chemin à l'envers, celui qui l'a amenée aux "commodités". Il pleut, depuis deux jours, il pleut... il n'arrête pas de pleuvoir. Les feuilles tombées des arbres alentour, éclairées par sa lampe de poche, scintillent. On dirait qu'à chacun de ses pas, une nouvelle bande de petites fées dansent devant elle. Soudain, quelque chose de noir devant ses yeux, elle est un peu effrayée... Mais non, ce n'est que la branche d'un arbre qui tente de lui barrer le chemin.

    Elle est ici avec d'autres. Ils sont arrivés un matin, avec leurs sacs à dos, leur sacs de couchage, leurs lampes de poche et quelques autres choses. Ils sont douze, comme les apôtres, avec leurs guides.

    Elle retourne dans le petit fort, en tentant de ne pas faire de bruit, ce qui n'est pas chose aisée puisque la porte grince, le plancher, enfin les planches clouées au sol grincent et il s'agit de faire attention pour ne pas buter contre un objet et tomber, ou réveiller l'un des dormeurs du rez de chaussée. En effet, les hommes dorment là.

    Il s'agit maintenant d'escalader l'escalier minuscule qui permet d'atteindre l'étage supérieur où sont allongées les femmes, certaines plongées dans le sommeil, d'autres souffrant d'insomnie ou empêchées de dormir par des ronflements.

    J'ai toujours eu le sommeil léger ! Elle entend cette phrase et se dit : Qu'est-ce qui fait que certains ont le sommeil bien profond et d'autres au contraire se réveillent au premier mouvement, au premier bruit. Rester en alerte, sur ses gardes même en dormant, prêt à bondir en cas de danger, serait-ce une affaire de confiance dans le lieu, dans les personnes ? Peur atavique de voir arriver une bête sauvage ...

    Péniblement elle monte les marches. Elle sent le poids de ses kilos en trop. Ses genoux lui font mal comme tout à l'heure, lorsque qu'elle a pris la position de la grenouille pour rendre à la terre ce qui retourne à la terre. Une douleur intense avec cette question : Et si je ne réussissais pas à me relever ?
    Mais de la volonté, elle en a en réserve, alors elle se cramponne à la rampe de l'escalier comme elle s'est cramponnée à la poutre des commodités et malgré la douleur, elle avance. Il est temps de s'alléger, il est grand temps...

    Souvenir de Damanhur - Dans le bois sacré...Ce voyage n'était pas prévu, alors c'est dans un sac trop petit pour elle que péniblement elle se glisse, le sac lui arrive juste sous les bras. Elle se recouvre le haut du corps d'un manteau bien douillet, bien chaud, que par hasard elle avait acheté la semaine précédente pour quinze euros au "trouve-tout". Dieu que le hasard fait bien les choses... Mais il parait que c'est le nom qu'il emprunte quand il voyage incognito... dixit Albert Einstein. Elle se rendort, pour un moment. Plus tard, lorsque le jour se lève, l'une après l'autre, chacune redescend l'escalier pour s'apprêter un peu avant le petit déjeuner, se laver les dents, la figure...

    La gardienne du feu est là, elle a entretenu, en alternance avec d'autres, le feu de la cheminée et celui du poêle où l'eau attend, prisonnière dans une casserole, de retrouver la liberté.

    Les éléments ont vraiment une importance capitale durant ce voyage, comme durant tous les voyages de la vie. Le feu, cet être particulier a besoin d'être apprivoisé. Allumer un feu en pleine forêt, lorsqu'il pleut, tient de l'alchimie. Il faut une patience d'ange. Mais quelle joie lorsque, après avoir patiemment fait sécher quelques feuilles, ramassé les brindilles qui avaient été mises à l'abri par une bonne âme d'un autre voyage, quelle joie lorsque finalement le feu commence à vivre, timidement d'abord, puis avec plus d'énergie, au fur et à mesure que le fond de braises s'épaissit. Les apôtres sont là, tout autour du feu, à admirer la danse des flammes d'un air un peu absent, comme absorbé par tant de vie, tant de beauté, un vrai miracle à chaque fois.

    Mais quelle est la raison de leur présence dans ce bois ? Former une équipe, fonctionner ensemble, se répartir les tâches, apprendre à vivre en communauté, avoir des objectifs communs ? Un peu tout cela.

    Elle qui est plutôt du genre à observer pour ensuite synthétiser les choses, faire un choix, prendre une décision, elle est d'abord surprise par tant de paroles et si peu d'action. Au bout de trois ou quatre jours, c'est un cri de bête qui sort de sa gorge lorsque le volume atteint une telle hauteur qu'elle ne peut plus le supporter. Vivre ensemble, quel beau défi ... se retrouver avec tant de miroirs :

    Monopoliser l'attention d'une personne "importante" – partir pour jouer du tam-tam et danser sous la lune – rire fort, apparemment sans raison – couper la parole – parler pour ne rien dire – ses attitudes l'ont un peu agacée. Pour savoir ce que dit le miroir, la question est : de quoi je les accuse ? De vouloir attirer l'attention, être le centre d'intérêt, de lui bouffer l'énergie.
    Mais elle, et sa manière de chouette ? N'est-ce pas une façon, beaucoup moins visible mais non moins présente, d'attirer l'attention, de rester là sans rien dire, sans donner son avis ? Cette belle spontanéité, elle l'admire.

    Un des apôtres sait faire tant de choses, elle admire ses belles qualités. Mais quand il devient perfectionniste au point de balayer de la main le feu qu'elle avait commencé à faire pour recommencer l'opération à sa manière, elle prend une bonne respiration pour ne pas lui hurler dessus.
    Elle se souvient combien, il y a quelques années, elle a dû en agacer plus d'un avec sa manière de vouloir que tout soit parfait, mais orgueilleusement à condition que cela soit fait par elle-même. Merci miroir !

    Mais comment peut-on arriver dans un groupe sans argent ? Qu'en est-il de son propre rapport à l'abondance ? Elle reconnaît que se retrouver dans cette situation lui fait une peur bleue ...
    L'argent est une énergie, si on le méprise, il vous le rend bien. Lui associer des croyances du style : "on est pauvre, mais on est honnête" pourrait laisser croire qu'être riche est égal à être malhonnête ?
    De plus, elle est forcée de reconnaître qu'elle trouve cela injuste d'être obligée de payer pour un autre, de ne pas pouvoir choisir où va sa générosité ! Et là, son miroir lui rappelle combien elle a été invitée, et combien elle a aimé cela. Merci miroir !

    Il y a aussi l'apôtre chef ! Donner des ordres et après se perdre dans les détails, ou vouloir que tout soit juste et parfait, quelle drôle d'idée !
    Mais qui voulait, il n'y a pas si longtemps, que tout soit juste et parfait ... Pfff
    Merci miroir !

    On arrête là l'investigation, parce qu'il y aurait des kilomètres à dire ...

    Qu'il a été riche d'enseignements ce voyage, de prises de conscience, d'émotions, riche aussi d'humanité, d'entraide, d'amour, de respect, d'humilité parfois, pas toujours ... rires ...

    Un immense merci à tous ces douze apôtres avec qui les rapports ne seront plus jamais les mêmes, puisqu'ils ont une flamme en commun !

    Con voi.

    Christiane Kolly - 4 décembre 2010


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